Un article de la Naturopathe : LUCIE CHAUDEURGE
Les risques du « Jeûne et randonnée »
Ici je vous explique pourquoi il y a des risques à associer la pratique du jeûne et de la randonnée, alors que pratiquées isolément, elles se révèlent excellentes pour notre santé.
L’activité physique régulière et modérée, notamment la randonnée, est excellente pour notre santé car elle nous permet :
- une meilleure oxygénation de l’organisme,
- le maintient d’un poids de forme,
- une musculature plus tonique, plus belle,
- des os et articulations plus souples, et nous protège de l’ostéoporose,
- de mieux gérer le stress,
- un cœur plus puissant, et nous protège des maladies cardiovasculaires,
- et enfin renforce notre système immunitaire, en équilibrant la pensée purement intellectuelle et la pensée psychomotrice, c’est à dire l’exercice physique régulier.
Le jeûne quand à lui, permet l’autoguérison de l’organisme par les mécanismes d’actions suivant :
- Le mise à jour éliminatoire : la suppression de la mastication, digestion, absorption et la réduction anabolique (réactions biochimiques entraînant la formation de constituant du corps), libèrent l’énergie vitale qui devient disponible pour l’activation du catabolisme en général (réactions de dégradation moléculaires de l’organisme). L’organisme activera l’élimination des toxines par les organes émonctoires (foie, rein, poumon, peau, côlon).
- Le repos physiologique, c’est à dire le repos musculaire, stomacale, sexuel…afin de donner aux cellules l’énergie vitale pour éliminer les toxines. « Les organes qui se reposent sont plus capable de réparer leur structure endommagées, que les organes en état de stimulation. Le repos et le sommeil sont les procédés de restauration les plus qualifiés ».SHELTON
- et l’autolyse contrôlée : l’apport alimentaire étant suspendu, l’intelligence homéostatique va déclencher des autolyses de tissus non essentiels à la poursuite de la vie pour nourrir les tissus essentiels et fondamentaux (coeur, système nerveux, glandes endocrines…). Seront auto-lysés, les tissus pathologiques (tumeurs, kystes, tissus sclérosés…), les protéines musculaires, et les graisses dans les adipocytes.
Associons maintenant ces deux pratiques et voyons ce qu’il se passe …
Des travaux internationaux ont démontré que les efforts soutenus de grands sportifs tels que marathoniens, cyclistes, skieurs de fond, aboutissent au fil du temps à des problèmes digestifs tel que diarrhées, ballonnements et à une hyper-perméabilité intestinale avec déséquilibre des flores.
Cette hyper perméabilité est dû à l’ischémie intestinale lors d’un effort soutenu. En effet, le sang quitte la muqueuse de l’intestin pour être dirigé vers les muscles en travail.
Après leur épreuve, les sportifs se réalimentent, ce qui permet la restauration de leurs cellules intestinales (entérocytes et colonocytes) qui se nourrissent non pas par la voie sanguine mais par les nutriments puisées dans la lumière de l’intestin.
Selon Robert Masson, dans le cas du randonneur pratiquant des randonnées de 10, 15 voir 20 km par jour, l’ischémie est moindre puisque l’effort est moins intensif, mais elle n’est pas inévitable…
En pratiquant la randonnée avec le jeûne, l’individu ne pourra pas retrouver dans l’alimentation les nutriments nécessaires à la restauration des cellules du grêle et du colon.
Les micro-lésions (dues à l’ischémie), s’ajoutant jour après jour sans restauration possible de la muqueuse entérocolique, risquent de générer chez les individus fragiles des entéropathies et des colopathies chroniques.
De plus, on sait que pendant les 5 premiers jours de jeûne, la protéolyse (hydrolyse des protéines), prédomine sur la lipolyse (hydrolyse des graisses). (1)
Sachant que la protéolyse s’effectue essentiellement aux dépens des muscles et accessoirement de certains tissus d’organes fonctionnels, on peut se demander s’il n’y a pas danger à faire travailler des muscles subissant une protéolyse?
Celui qui y a recours ne risque-t-il pas une myopathie tardive ?
Celui qui y a recours ne risque-t-il pas une myopathie tardive ?
En conclusion, le jeûne utilisé intelligemment (de préférence suivi) et la randonnée, considérés isolément sont excellents, mais leur association peut être désastreuse.
Prenez soin de vous, vous êtes précieux !
(1) C’est pourquoi une phase préparatoire (descente alimentaire) est nécessaire afin d’entamer au plus vite la lipolyse. Si la semaine de descente alimentaire est bien faite, la lipolyse intervient dès le 2 ou 3e jour. (note rajoutée par B. Calvet).